URTICAIRE CHOLINERGIQUE
(cholinergic urticaria)
L'urticaire cholinergique (UC) représente 10% des urticaires physiques,
elle concerne le plus souvent l'adulte jeune. L'étiopathogénie
fait intervenir une réponse cutanée inadaptée à
la stimulation cholinergique des glandes sudorales, aboutissant à une
libération d'histamine localement. D'autres hypothèses sont controversées:
hypersensibilité immédiate à la sueur, intervention d'un
facteur sérique (épreuve de transfert passif positif) (1). Un contexte atopique est retrouvé dans 34%, plus fréquemment
que dans la population générale (2).
Le déclenchement
des crises est
le plus souvent lié à un exercice physique avec sudation, parfois une hyperthermie "passive", un stress
émotionnel, un stimulus digestif (repas chaud ou épicé,
nausées). L'UC apparait en règle en moins de 10 minutes, et disparaît
en 30 minutes à plus d'une heure.
La lésion élémentaire urticarienne typique est de petite taille.
Topographie habituelle : le tronc et les membres. Des signes généraux
sont parfois associés (malaise, flush, asthme). Les variantes cliniques
ou évolutives sont trompeuses : forme généralisée,
localisée, linéaire (dermographique), prurit "nu" à
l'effort, retardée (plus de 30 min).
Diagnostics différentiels : urticaire solaire, aquagénique,
anaphylaxie d'effort (co-facteur alimentaire, p.ex. aux céréales),
adrénergique (anneau de vasoconstriction,
stress déclenchant). Si les données de l'interrogatoire ou la
présentation clinique sont atypiques, des tests de déclenchement
physique permettent de reproduire les lésions : exercice actif, séjour
en chambre chaude, bain chaud (40 à 42°C pendant 10 à 15 min.)
etc.
Evolution naturelle : l'UC dure plusieurs années, s'améliore
progressivement, une rémission totale peut être obtenue (2).
Traitement : l'indication thérapeutique
dépend de la motivation du patient, proportionnelle à la gène
ressentie lors des poussées et de leur fréquence. Certains patients
réglent leur activité physique ou leur couverture vestimentaire
de façon à minimiser l'intensité des crises, d'autres ne
déclenchent que pour des activités physiques exceptionnelles.
On peut envisager un traitement séquentiel "au coup par coup",
pris en prévision d'une activité physique particulière,
ou bien un traitement préventif en continu. Mollécules actives
: cétirizine DCI 20 mg/j, ou hydroxyzine DCI en première intention.
Plus rarement : kétotifène DCI, anti-H1+anti-H2, bétabloquant,
exceptionnellement
danazol DCI (1).
Sommaire...
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A gauche, détail d'une lésion typique
: papule urticarienne
< 5mm entourée d'une aréole érythémateuse (avant-bras). |
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Références
:
(1) Guillet G.
"L'urticaire cholinergique" p. 56-61 in "Les urticaires, de la clinique à la thérapeutique"
John Libbey Eurotext Ed. 2001.
(2)
Hirschmann JV, Lawlor F, English JS, Louback JB, Winkelmann RK, Greaves MW.
Cholinergic urticaria. A clinical and histologic study. Arch Dermatol 1987 Apr;123(4):462-7.
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